Salut tout le monde! Désolé si je n’écris pas plus souvent en français, mais j’avoue qu’en expression écrite, les mots me viennent plus facilement en anglais.
Cette fois, il me fallait absolument composer ce blogue en français parce que le sujet en question n’est pas commun au niveau de la langue anglaise. C’est la question de s’habituer à se faire appeler « vous ».
La première fois dont je me souviens m’être fait appeler « vous » c’était lors de mon premier vol Air Canada de Ottawa à Rouyn-Noranda en 1972. Une agente de bord bien charmante m’avait demandé ce que « vous voulez pour boire ». Quel honneur!
Franchement, il est bien possible m’avoir fait vouvoyer avant, mais c’était cette expérience très chic, sur un avion, qui a sans doute amplifié l’expérience et le souvenir pour un p’tit garçon de 7 ans comme moi. Ça m’avait vraiment chatouillé et marqué.
Au fil des années, on m’appelait « vous » de temps en temps, surtout dans le domaine du service à la clientèle. C’était bien respectueux. Ça faisait chaud au cœur. Le fait que c’était seulement à l’occasion le rendait encore plus spécial.
Mais dernièrement, « à l’occasion » est devenu une mensualité, qui est ensuite devenu hebdomadaire, et hélas, depuis que j’ai acquis mes 50 ans, ça fait presque partie de mon quotidien.
Tant que je vois le vous est encore accompagné de respect, de gentillesse et de générosité, ça commence à me rappeler des souvenirs de quand j’appelais mes grand-parents « vous »…. et ensuite l’association commence à se faire, entre le « vous » et l’âge.
D’un côté, je m’émerveille que cette belle tradition de formalité demeure intacte même malgré l’évolution des choses vers l’informalité. De l’autre, je m’effraye à penser que c’est à mon tour de me faire appeler vous.
Il me semble ressentir tout un soulagement lorsqu’on m’appelle « tu ». Quand ça arrive, je pense « Yééé, j’ai sûrement bien dormi hier et je ne parais pas trop fatigué, si mon interlocuteur pense que je suis parmi ses pairs. »
Peut-être que c’est ça… dans ma tête, je ne me vois pas comme un homme de 50 ans qui mérite de se faire appeler vous. Même si le chiffre-même ne me tracasse pas trop, il me semble que je suis encore trop jeune pour « Vous, Monsieur Bégin ».
C’est un sujet de discussion qui circule parmi mes chers amis du secondaire… on ne se voit pas comme une génération dans la cinquantaine. Du temps qu’on se côtoyait au secondaire, 50 c’était vieux… ce n’est pas nous ça!
Je ne sais pas exactement ce qui a figé dans notre esprit, mais c’est un phénomène bien intéressant. On accepte ses 50 ans, mais pas nécessairement tous les rituels qui s’y associent. On verra avec le temps.
Tant que cette belle tradition demeure, je devrai m’habituer, prêt ou pas prêt. Au fond de mon coeur, je sais bien que le « vous » c’est une appellation de respect, de politesse et de générosité.
Si je demande à quelqu’un de me « tutoyer » et que ça ne « colle » pas, aussi bien respecter le niveau de confort de l’interlocuteur et m’habituer. D’ailleurs, sûrement que dans les années à suivre, ça pourrait revenir encore plus souvent.
Et aussi, il ne faut pas partir de chicanes simplement pour la peine d’un pronom… et manquer de respect, de politesse et de générosité.
Je suis certain que ce sera quelque chose auquel je m’habituerai éventuellement… un jour à la fois, un « vous » à la fois.
Merci bien et passez une belle journée,
André
Forcing me to practise my French are you?? 🙂 LOL